Photovoltaïque : 60 M€ rabotés par l’Etat dans les outre-mer

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Selon les acteurs du solaire, la remise en cause par l’État des tarifs de rachat de l’électricité produite par les grosses centrales photovoltaïques mises en service avant 2011 va se traduire outre-mer par une baisse moyenne de 55 % du chiffre d’affaires des exploitants, et même jusqu’à 90 % pour certains. Alors que la réforme doit entrer en vigueur en octobre, ils en appellent une nouvelle fois au gouvernement.

Le sujet avait fait du bruit, l’an passé, au moment du vote de la loi de Finances pour 2021 à l’Assemblée et au Sénat. Il revient sur le devant de la scène à l’occasion de la préparation des décrets d’application de la réforme.

De manière unilatérale, le gouvernement a enclenché une révision rétroactive du tarif rachat de l’électricité produite par les centrales photovoltaïques de plus de 250 kilowatts crête mises en service avant 2011. Motif : la rémunération des acteurs du secteur serait « excessive » car sans commune mesure avec les coûts réels de production.

« Coup de massue »

Alors que l’entrée en vigueur de la mesure est prévue en octobre, la consultation publique lancée début juin s’est traduite par une mauvaise surprise pour la filière ultramarine : la baisse tarifaire serait bien plus forte que prévu : 55 % en moyenne et elle pourrait même atteindre 90 % pour certains exploitants.

La filière a fait ses comptes : sur une année, cela se traduirait par une baisse de chiffre d’affaires de 60 M€ à l’échelle de tout l’outre-mer. Pas rassurés du tout par la clause de sauvegarde introduite par l’État, qui permet théoriquement à chaque exploitant de contester chiffres à l’appui la révision tarifaire lui étant imposée, les acteurs du solaire ont publié une tribune dans laquelle ils évoquent « la catastrophe économique et sociale » à venir. Le texte a été cosigné par 15 parlementaires dont trois à La Réunion (David Lorion, Philippe Naillet et Jean-Luc Poudroux) et des représentants du monde patronal (dont le président de la Fedom, Hervé Mariton, celui du Medef Réunion, Didier Fauchard, de la CPME Réunion, Eric Leung, de l’Adir, Daniel Moreau, et de la CCIR, Ibrahim Patel).

Pour David Lorion, « les conséquences de la non-prise des outre-mer sont désastreuses. Il sera difficile de faire confiance à l’État sur sa volonté d’aider l’outre-mer et sur sa parole donnée après un tel coup de massue. »